• Le bronze récent (vers -1580 à -1100)

    L’époque Achéenne (+/- 1600-1150 av. J.-C.)
     
    Au bronze récent, la civilisation égéenne combinait trois culture principales, qui avaient cours depuis le –IIe millénaire, entre la Grèce et l’Asie Mineure (Turquie) : minoenne (de l’île de Crète), cycladique (de l’archipel des Cyclades) et mycénienne. Cette dernière se déployait autour de la ville de Mycènes (Mykênai ou Mikines, en grec), sur le continent, au nord-est d’Argos, dans une région appelée l’Argolide, dans le Péloponnèse. (Mycènes, Tirynthe, Pylos).
     
    Mycènes et ses alentours étaient occupés dès le -III millénaire et la bourgade reçut la population achéenne au début du -IIe millénaire, comme on l’a vu au cours du chapitre du bronze ancien. Les Achéens recueillirent l’héritage des peuples préhelléniques. la thalassocratie minoenne, le style de leurs objets en métal, de leur peinture et de leur architecture de palais était largement emprunté à la civilisation minoenne, née antérieurement en Crête.
     
    Au -XVIIe siècle, un mégaron (palais fortifié) est édifié à Mycènes, puis un autre, trois siècles plus tard. La cité est d’abord en retrait face à la civilisation minoenne qui, depuis la Crète et sa capitale Cnossos, rayonne sur la Méditerranée.
     
    Sous l’influence crétoise, développa une civilisation brillante dès le -XVIe siècle (et jusqu’à l’invasion dorienne au –XIIIe siècle). 
     
    Il semble que le monde mycénien ait été un ensemble de petits royaumes prospères. Les archéologues ont découvert des palais en différents endroits du sud de la Grèce; certains étaient flanqués d’énormes tombes royales. Leur construction dut imposer un dur labeur aux gens du peuple et témoigne donc du pouvoir des rois sur leurs sujets.
     
    Mais les Achéens attaquèrent la Crète et la chute de Cnossos au -XVe siècle permet à Mycènes d’affirmer sa puissance (développée à partir de -1580 et culminante, après la destruction de Cnossos, entre -1400 et -1200). Les royaumes achéens (Pylos, Mycènes, Tirynthe, etc.) dominent la Crète et s’étendent vers l’Asie Mineure au cours du même siècle.
     
    Au -XIIIe siècle, c’est la fin de l’apogée mycénienne. Les expéditions guerrières menées en Asie Mineure et dont la guerre de Troie est sans doute l’écho se poursuivent
     
    D’ailleurs, Homère appelle Achéens tous les Grecs participant à la Guerre de Troie, bien que la civilisation mycénienne apparaît essentiellement différente de celle du monde homérique, surtout quant aux institutions.
     
    Au -XIIe, d’autres peuples venus du Nord, les Doriens, font leur apparition. Ils envahissent le Péloponnèse. Les ioniens fuient se réfugier en Attique (Athènes) ou fondent l’Ionie (région côtière d’Asie Mineure) au -IXe siècle. Les achéens les rejoignent bientôt en Attique ou se réfugient dans l’archipel d’Arcadie.
     
    La civilisation de Mycènes et tous les royaumes achéens succombent à cette invasion au -XIIe siècle alors que les Doriens fondent la Doride, en Asie Mineure, ainsi que des colonies en Afrique, en Sicile et en Italie du Sud.

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  • Le Bronze ancien (vers -2100 à -1580)

     
    Grâce aux apports techniques, la Grèce quitte peu à peu la période du néolithique (dernière période de la préhistoire), pour entrer dans la protohistoire divisé – pour l’Europe occidentale – par l’âge du bronze suivit de l’âge du fer.
    La protohistoire est la période transitoire entre la préhistoire et l’histoire, lorsque les premières civilisations maîtrisaient déjà le travail des métaux mais pas encore l’écriture. Cette phase varie considérablement selon les peuples.
     
    Ainsi, Dès -2700 en Crète et -2100 en Grèce continentale, les peuples commencent à maîtriser la métallurgie du bronze et à entrer dans l’âge du bronze ancien.
     
    L’âge de bronze débute dans l’Egéide avec l’arrivée vers -2600 d’envahisseurs d’origine inconnue venue par mer de l’Asie Mineure et conventionnellement appelé Pélasges.
     
    Les Pélasges, étaient les habitants primitifs de l’Egéide. Des écrivains et des historiens de la Grèce antique donnèrent ce nom au peuple autochtone avant l’arrivée des Hellènes. Hommes petits et basanés, répandus dans une grande partie de la Méditerranée, surtout dans l’Hellade, l’Illyrie, l’Italie méridionale et le littoral d’Asie Mineure, On les considérait comme un peuple barbare, ou comme des tribus errantes. (←Mal dit).
     
     
    Ils apportèrent de nouvelles cultures (la vigne et l’olivier) et surtout de nouvelles techniques : la métallurgie du bronze, la charrue, une céramique vernissée et raffinée. Les Cyclades bénéficient d’abord de ce progrès.
     
    Les Cyclades sont les petites îles de la mer Egée à l’est de la Grèce continentale. Leur nom vient du grec Kykládês, qui veut dire « en cercle ». Les ressources des Cyclades et de l’Eubée en métaux et en pierres furent à l’origine de leur suprématie maritime, et permis de nombreuses réalisations architecturales (des tombes et des acropoles) ou artistiques (vases et sculptures).
     
     

     
    Statuette caractéristique de l’art des Cyclades, Musée archéologique d’Athènes.
     
    Les figurines, les statues et les idoles cycladiques sont des œuvres taillées dans la pierre et caractérisées par la construction dite « géométrique ». Elles sont la seule manifestation statuaire dans le monde égéen, à ce moment là.
     
    Si la civilisation cycladique, épanouie dès le bronze ancien, devança de quelques siècles les civilisations crétoise et mycénienne dans le vaste ensemble de la civilisation égéenne, elle du s’éclipser en (DATE) devant l’hégémonie crétoise.
     
    La Crète, (Kríti, en grec) était habitée depuis le Néolithique. Vers -2700, l’île fut envahie par un peuple anatolien qui apporte technique du bronze et une architecture évoluée.
    L’âge du bronze ancien (ou l’âge minoen ; -2100 à -1580) est caractérisé par la construction des premiers palais dès -1700  (Cnossos, Phaistos, Malia, Tylissos, Jaglia Toriada et Kato Zakros) détruits en plein âge minoen par l’invasion achéenne.
     
    Cnossos, Phaistos et Gortyne, ici plus tard.
     
    En Grèce continentale, les premiers occupants de Béotie (Viôtía, en grec) étaient deux peuples pélasgiques mal connus : les Minyens, installés autour d’Orchomène et les Cadméens autour de Thèbes et de sa citadelle Cadmée. La légende de Cadmos et son rôle civilisateur pourrait trouver un fondement historique dans l’hypothèse de l’origine phénicienne de ces derniers.
     
     
    Les Ioniens (Iônes, en grec) vinrent du nord, considéré comme les premiers Grecs (précédent les Achéens). Les Ioniens se fixèrent notamment en Béotie et en Attique ou fusionnèrent avec les Pélasges.
     
    Les Ioniens (voir Ogygos NP) organisèrent l’Attique en plusieurs domaines indépendants, douze, selon la tradition ionienne. Ces citées furent longtemps rivales et Eleusis et Marathon étaient les centres principaux.
     
    Eleusis
    Marathon
     
    Les Ioniens colonisèrent peu à peu toute la Grèce et furent suivis par les Achéens, qui vinrent du nord dès le début ou dans la moitié du dans la première moitié du –IIe millénaire, apportant notamment les armes en bronze et le cheval.
     
    A -XVIIe siècle, l’Argolide fut leur fief dans le Péloponnèse où fleurir leur principaux centres : Mycènes, Argos, Tirynthe et Pilos, mais les limites de leur empire dans la Grèce continentale et insulaire restent incertaines.
     
    Les Achéens, accoutumés à la mer, entretinrent des relations commerciales avec la Crète, l’Egypte et Chypre.
     
    Ils s’étendirent en Asie Mineure, ainsi qu’en Crète au -XVe siècle, mettant fin à l’empire de Cnossos.
     
    Reste, peur le bronze ancien, les notions qui suivent à explorer et placer :
     
    Thessalie
    La Thessalie était célèbre pour son élevage de chevaux et pour sa cavalerie. Les légendes des Centaures et des Lapithes en témoignent.
     
     
    Arcadie
    Eleusis
    Marathon
     
    Vérifier l’information suivante :
     
    D’autres peuples venus du Nord (de l’Epire (Thesprotes), les Doriens, font leur apparition environ 60 ans après la guerre de Troie, soumirent ou repoussèrent les peuples de la plaine.

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  • Les Mythes

     
    On appelle mythologie (« mytho--» et « --logie », étude des mythes) l’ensemble des mythes et légendes propres à un peuple ou une civilisation (mythe vient de muthos, mot grec signifiant fable, récit).
     
    A mettre dans chapitre mythe et à lexiquifier
    Thésée
    Minotaure
    Etc.
    Suivi de
    Les Atrides
    La légende du labyrinthe
    Icare et Dédale
    Dédale dans lexique ?
    Sculpteur et architecte de génie célébré dans toue la Grèce, Dédale est poussé au crime et à l’exil par excès d’orgueil, ce qui le mène en Crète, au service de Minos. En effet, Dédale ne tolère pas de voir s’épanouir un talent qui puisse faire concurrence au sien. Sa volonté de puissance et son souci de repousser les limites du possible finissent par conduire son jeune fils, Icare, à une chute mortelle.
     
    Parce que sa vanité à défier les lois élémentaires de la pesanteur et, à travers elles, la puissance des dieux grecs, Dédale s’expose à une punition cruelle : la disparition de son enfant. Porté au pinacle par ses contemporains qui saluent chacune de ses créations, il connaîtra une fin solitaire et tragique.
     
    Comment Dédale le génie devient criminel
    Qu’il s’agisse d’édifier des monuments à la gloire des dieux, de leur ériger des statues, ou de créer le plus trivial des outils (hachette, vrille, colle, mais aussi voile, mâts, etc.), Dédale brille d’un talent inégalé en Grèce antique, jusqu’au jour où il prend parmi ses nombreux élèves, issus des riches familles d’Athènes, le fils de Perdix, sa sœur infortunée, le jeune Talos. L’atelier croule sous les commandes : l’apprenti, habile de ses mains, avide de progresser dans son art, n’est pas de trop.
     
    Un jour, en observant une mâchoire de serpent, Talos a la lumineuse idée d’inventer le compas et la scie. Devant une telle démonstration de génie, Dédale à l’insupportable pressentiment que son élève le dépassera bientôt. Sous prétexte d’une promenade nocturne, il s’en débarrasse en le précipitant du haut de l’Acropole. La déesse Athéna, sensible au talent du jeune homme, intervient avant qu’il ne s’écrase, et le transforme en oiseau. L’animal assistera par la suite au vol de Dédale et d’Icare. Entretemps, effrayé par l’horreur de son crime, Dédale a quitté Athènes pour la Crète.
    Le brillant ingénieur se met au service du roi Minos
    Dédale arrive dans l’île au moment où le roi Minos vient de recevoir des dieux un magnifique taureau blanc, dont le sacrifice est censé lui assurer l’accession au trône de Crète, que convoitent ses frères Sarpédon et Rhadamanthe. Or, la reine Pasiphaé tombe éperdument amoureuse de l’animal : elle en appelle, la première, au talent de Dédale.
     
    L’ingénieur fournit à l’épouse de Minos de quoi assouvir son fantasme. Il met au point une sorte de vache en bois, tapissée de cuir, à l’intérieur de laquelle Pasiphaé peut s’unir avec le taureau, à l’abri des regards : de cette union naîtra Minotaure, une créature hybride et monstrueuse, à tête de taureau et au corps d’homme.
     
    Minos, inquiet de l’allure sanguinaire de la bête, ordonne de réparer les conséquences de son invention qui a permis la naissance du monstre. Cela donne au génial architecte l’occasion d’atteindre le sommet de son art. Assisté d’une véritable armée d’esclaves, qui travaillent jour et nuit, il enferme Minotaure dans le Labyrinthe de Cnossos. L’édifice, véritable prison de pierre, aux murs infranchissables, aux méandres infinis, a été conçu pour qu’on ne puisse jamais en sortir.
     
    Pourtant lorsque Minos oblige les Athéniens a lui livrer de jeunes gens pour nourrir la bête, Dédale s’insurge. Pour sauver ses concitoyens, il fournit à Ariane, éprise de Thésée venu tuer le Minotaure, l’astuce pour retrouver son chemin dans le Labyrinthe. L’ayant appris, Minos, furieux, emprisonne Dédale et Icare, l’enfant qu’il eut avec une esclave, dans l’inextricable réseau de couloirs. Voilà l’inventeur pris au piège de sa propre création.
     
    Lors d’une évasion spectaculaire, Icare oublie toute prudence
    Confronté à un nouveau défi, et de plus en plus pressé de retrouver sa patrie, la Grèce (continentale), Dédale se laisse gagner par un rêve, que feront après lui quantité d’humains : celui de savoir voler. Avec de la cire et des plumes d’oiseaux tombées près de lui, grâce aussi à un extraordinaire sens de l’observation, il parvient à fabriquer des ailes. Assemblées avec des fils de lin, elles semblent parfaites.
     
    Un matin à la première heure, Dédale tire Icare de son sommeil et lui fixe au corps ses deux ailes avec de la cire. Deux autres, plus grandes, lui sont réservées. Quelques battements et le voici qui prennent leur envol. Enthousiasmé par l’expérience, Icare en oublie les recommandations de son père : se tenir à distance du Soleil, faute de quoi la cire pourrait fondre.
     
    En cet instant, seul compte pour Icare la sensation de liberté et de puissance qui l’envahit. Fasciné par le Soleil, il vole de plus en plus haut. La cire fond, les ailes d’Icare se détachent malheureux tombe dans la mer. Une fois retrouvé, son corps est enterré dans une petite île, que l’on nomme depuis Icarie. Dédale, au comble du désespoir, se réfugie chez le roi Cocalos, en Sicile.
     
    Analyse
    Une réflexion sur le progrès
    L’ingéniosité de Dédale, la techné, ne peut être utilisée à des fins qui dépassent un certain cadre moral. C’est le statut de l’homme en progrès qui sous-tend le mythe de Dédale, celui qui élabore des constructions qui l’emprisonnent. Son exigence fait figure de symbole, à l’image de la réflexion des Anciens sur les pouvoirs de la technique : l’homme ne doit pas outrepasser son statut de créature imparfaite et vulnérable. Mis au service de projets inhumains le don de création ne peut apporter que malheur.
    Le domaine des dieux
    Tel Icare se brûlant les ailes à la chaleur du Soleil, tel Dédale qui pense pouvoir défier les lois de la physique, de nombreux héros de la mythologie meurent ou sont punis d’avoir voulu se mesurer aux dieux. Ainsi Sélémé, ayant voulu voir son amant Zeus sous sa forme véritable, est foudroyée lorsqu’il lui apparaît sous une forme humaine. Tantale, lui, est condamné au supplice pour avoir commis le sacrilège de donner à manger aux divinités son propre fils Pélops (début de la dynastie atride). Si les dieux interviennent dans le monde des humains, les hommes, eux, doivent se garder de pénétrer les frontières du divin.
     
     
    Thésée et le Minotaure
    Définition du Minotaure dans lexique ?
    Monstre mi-homme mi-taureau, le Minotaure vit sur l’île de Crête, sous le règne du légendaire Minos.
     
    Pour montrer qu’il est digne de succéder à son père adoptif Astérios sur le trône de Crête, Minos bénéficie du soutien du dieu Poséidon, qui lui confie un magnifique taureau à offrir en sacrifice. Mais l’animal est si beau que Minos en immole un autre à sa place. Furieux, le dieux trompé envoûte Pasiphaé, femme de Minos, qui s’éprend du taureau divin. De cet amour contre nature naîtra le Minotaure.
     
    Prisonnier du labyrinthe, le Minotaure dévore les adolescents que la cité grecque d’Athènes est contrainte de lui livrer périodiquement. C’est cette forme de soumission d’Athènes au royaume de Minos que le héros Thésée entreprend de briser : il s’aventure dans le labyrinthe pour y engager un combat mortel avec le Minotaure.
    Définition du labyrinthe dans le lexique ?
    Dédale, le génial architecte, a bâti un effrayant labyrinthe : les plans de cet enchaînement de couloirs si complexes que personne ne peut en sortir, ni le Minotaure qui demeure en son sein, ni ses jeunes victimes qu’un esquif amène périodiquement d’Athènes (tous les ans ou tous les neuf ans selon les récits). Cette année-là, Thésée accompagne les adolescents dans le dédale. Sa vaillance lui permet de vaincre le Minotaure, puis, au moyen d’une simple pelote de fil qu’Ariane a donnée, il trouve l’issue du labyrinthe.
     
    Dédale dans lexique ?
    Sculpteur et architecte de génie célébré dans toue la Grèce, Dédale est poussé au crime et à l’exil par excès d’orgueil, ce qui le mène en Crète, au service de Minos. En effet, Dédale ne tolère pas de voir s’épanouir un talent qui puisse faire concurrence au sien. Sa volonté de puissance et son souci de repousser les limites du possible finissent par conduire son jeune fils, Icare, à une chute mortelle.
     
    Parce que sa vanité à défier les lois élémentaires de la pesanteur et, à travers elles, la puissance des dieux grecs, Dédale s’expose à une punition cruelle : la disparition de son enfant. Porté au pinacle par ses contemporains qui saluent chacune de ses créations, il connaîtra une fin solitaire et tragique.
     
     
     
    Prince d’Athènes
    Jadis, Androgée, fils de Minos, périt au cours d’un voyage à Athènes. Son père implora Zeus pour que la peste s’abatte sur la cité. Après la mort de milliers d’Athéniens, le roi de Crête accepta de lever la malédiction à condition que lui soit livré, tous les ans, sept adolescents et adolescentes qui seront jeté en pâture au Minotaure.
     
    Thésée, brave jeune homme élevé par sa mère à Trézène, apprend qu’Egée, roi d’Athènes, est son père et part le rejoindre. En chemin, il tue les bandits et les monstres qui l’attaquent. A son arrivée, il voit dans le port un navire aux voiles noires. Son père lui apprend le triste destin des quatorze jeunes gens tirés au sort et livrés au Minotaure. Seule la mort de la bête peut mettre un terme au pacte sanglant. Mais il faut aussi déjouer les pièges du labyrinthe.
     
    Le secret du labyrinthe
    Emu par le sort de ses concitoyens, et sourd aux suppliques de son père, Thésée se porte volontaire pour embarquer. En partant, il prend avec lui des voiles blanches. S’il revient victorieux, il les hissera, ainsi Egée verra que son fils a été épargné. S’il est vaincu, les voiles seront noires. Dès le départ du bateau, Egée prend place en haut des falaises. Jour après jour, il scrutera l’horizon.
     
    A l’arrivée de Thésée en Crête, dès que la princesse Ariane, fille de Minos, pose sur lui son regard, elle en tombe amoureuse. Déterminée à sauver la vie du héros, elle part trouver Dédale, celui qui a bâti le labyrinthe, pour en connaître le secret. L’architecte est athénien, il ne se fait pas prier : « Donne à ton protégé cette pelote de fil. Il l’attachera à l’entrée et le déroulera au fur et à mesure de son avancée. » Ariane court offrir à Thésée ce moyen de trouver la sortie du labyrinthe, en échange de la promesse d’un mariage prochain, à Athènes.
     
    Thésée vainqueur du minotaure
    Les quatorze Athéniens pénètrent dans le labyrinthe, où est tapi le Minotaure. Thésée prend soin de dévider la pelote de fil tout en s’enfonçant dans l’inextricable dédale de couloirs et de pièces, bordés de hauts murs aveugles. Par chance, il trouve le Minotaure endormi au plus profond du labyrinthe et en profite pour le transpercer de son épée. Mais la robustesse de cet être surnaturel est elle-même surnaturelle : il n’est que violemment blessé.
     
    La lame de Thésée est restée fichée dans le corps du Minotaure et le héros doit désormais lutter à mains nues. Qu’importe ! Le combat est long, mais Thésée ne veut pas s’avouer vaincu et il s’acharne sur le Minotaure à coups de poings. Epuisé, le monstre finit par succomber.
     
    Guidé par le fil d’Ariane, Thésée et ses compagnons retrouvent la sortie. Fidèle à sa promesse, Thésée enlève Ariane et tous se hâtent de regagner le navire.
     
    Une terrible faute
    Lors d’une halte sur l’île de Naxos, pendant le voyage du retour, Thésée abandonne Ariane qu’il n’aime pas (mais il existe d’autres versions du mythe). La princesse, qui a trahis les siens par amour, se lamente, mais elle finira par rencontrer sur l’île le dieu Dionysos, qui l’épousera et lui offrira l’immortalité.
     
    Or, dans leur hâte de retrouver les leurs, Thésée et ses compagnons ont hissé les grandes voiles noires, au lieu des blanches. Egée qui guette le retour de son fils voit apparaître la couleur du malheur et se jette du haut des falaises. Il se noie dans la mer qui portera désormais son nom.
     
    Toutefois, vainqueurs du Minotaure et du labyrinthe, les Athéniens sont libérés du pacte qui les liait à Minos et la vie du nouveau roi d’Athènes ne fait que commencer. Thésée connaitra d’autres aventures et d’autres amours.
     
    Le minotaure dans l’art
    Le symbole de la civilisation minoenne – une ébauche d’analyse
    La civilisation « minoenne » (du nom du roi Minos) était inconnue jusqu’à la découverte en 1900 d’un palais labyrinthique enseveli à Cnossos, en Crète près de la ville actuelle Héraklion. Avant la domination mycénienne, puis grecque (dorienne ? Achéenne ? Préciser !), la mer Egée devait être contrôlée par les rois de Cnossos, qui vouaient un culte aux taureaux. Le mythe du Minotaure, dans lequel Thésée, jeune Athénien, triomphe de la « bestialité » de cette civilisation en tuant le monstre, marquerait le rejet de la culture minoenne et l’avènement d’une nouvelle ère, celle des cités grecques.
     
    Selon certaines hypothèses, l’art de combattre le taureau, incarnation des forces naturelles, pourrait dériver de jeux d’acrobaties minoens pratiqués en Crète au cours de l’âge du Bronze. Ces jeux taurins auraient favorisé la naissance du mythe du Minotaure. Toutefois, si ces jeux ont quelque parenté avec la tradition des corridas, leur pratique était certainement bien éloignée de celle de la tauromachie.

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