• Les Atrides

    Personnages des Atrides dans NP
     
     
    Dans fiche Atlas
     
    Les Atrides famille maudite
    (Arbre généalogique)
     
    Haine, inceste, trahisons, parricides, luttes de pouvoirs : une sanglante fatalité poursuit les Atrides. Cette illustre famille qui incarne la violence et l’esprit de vengeance. Jouets de la volonté des dieux, les descendants d’Atrée témoignent d’un âge barbare où la justice était laissée à l’arbitraire du génos (la famille). Seul Apollon interrompra le cycle de la violence, en faisant juger Oreste, le matricide, sur la colline de l’Aréeopage, par le premier tribunal criminel de la cité d’Athènes.
     
    La malédiction originelle remonte au cruel Tantale, roi de Lydie (1),
    Qui sert aux dieux un cruel repas puisqu’il s’agit de son propre fils Pélops. La punition est à la mesure de l’offense faite aux divinités : Pélops est ressuscité et Tantale envoyé au tartare, le séjour le plus profond des Enfers. En outre, sa descendance est vouée à la malédiction divine.
     
    1 Les Erinyes ou l’esprit de la vengeance
    Les Erinyes ou les Euménides, c’est-à-dire les « bienveillantes » par ironie, sont les déesses grecques de la vengeance des crimes familiaux, elles correspondent aux furies romaines. Elles sont en grande partie responsables de la malédiction qui pèse sur les Atrides en perpétuant le cycle de la vengeance. Représentées sous la forme de créatures violentes coiffées de serpents, elles se déplacent avec des torches et des fouets qu’elles utilisent pour torturer leurs victimes et les rendre folles. Les plus connues sont Alecto, Tisiphoné et Mégère.
     
    Tantale version NP
    Tantalos, en grec.
    Roi mythique de Lydie ou de Phrygie. Père de Pélops et de Niobé et grand-père d’Atrée. Lui-même fils de Zeus. Il a les faveurs des dieux, mais il en abuse en révélant aux mortels les secrets de l’Olympe ou en dérobant le nectar et l’ambroisie. Selon une variante, il immole son fils Pélops et en fait met qu’il sert aux dieux. Pour un de ces crimes son châtiment aux Enfers est exemplaire, mais il varie aussi selon les versions. Ou bien il est placé sous un rocher toujours sur le point de tomber et de l’écraser, ou bien il est plongé dans l’eau jusqu’au cou, mais le niveau baisse à chaque fois qu’il essaye de boire ; de même, une branche chargée de fruits à portée de sa main s’écarte quand il s’efforce d’attraper la nourriture.
     
    Cette malédiction ne tarde pas à se manifester (2)
    Car les fils de Pélops, Atrée et Thyeste, tuent par jalousie leur demi-frère Chrysippe. Bannis par leur père, ils se réfugient à Mycènes. Devenu roi, Atrée découvre que son frère et l’amant de sa femme Aéropé. Il noie son épouse et contraint Thyeste à l’exil.
     
    2 L’orgueil meurtrier des Atrides
    Lorsqu’il transgresse un interdit ou qu’il provoque la colère des dieux, le héros grec fait preuve d’hybris, une arrogance téméraire dont il sait pertinemment qu’elle le conduira à sa perte. L’histoire des Atrides témoigne de cette démesure. Par emportement, la vengeance, orgueil ou soif du pouvoir, ils tuent père, mère, époux, épouse, frère, enfant ou commettent un inceste : il s’agit là de l’archétype du crime, fondés sur le reniement des lois fondamentales que doivent respecter les membres d’une même famille.
     
    Pélops version NP
    Héros qui donne son nom au Péloponnèse, fils du roi de Lydie, Tantale. Celui-ci le tue et le sert aux dieux pour les mettre à l’épreuve. Seule, Déméter se trompe et dévore une épaule. Les dieux indignés punissent Tantale et rendent la vie à Pélops en remplaçant l’épaule dévorée par une épaule artificielle faite d’ivoire. Emigré en Grèce, Pélops s’unit à Hippodamie qui lui offre plusieurs enfants dont Atrée et Thyeste. Il était considéré comme le premier instaurateur des jeux olympiques avant Héraclès qui les aurait rénovés.
     
    Atrée version NP
    Atreus, en grec.

    Roi légendaire de Mycènes, fils de Pélops et d’Hippodamie. Pour Homère, il est simplement le père d’Agamemnon et de Ménélas. La tragédie (Orestie d’Eschyle, Thyeste et Atrée de Sophocle) a greffé à la légende initiale un grand nombre d’épisodes sanglants. Ainsi, la malédiction de Tantale est à l’origine de la longue série de déchirements et de crimes atroces qui ensanglantèrent les Atrides jusqu’à la purification d’Oreste. Chassés par leur père pour avoir tué leur demi-frère, Atrée et Thyeste se disputent avec des fourberies et des bassesses inouïes le trône de Mycènes. Atrée, l’ayant finalement emporté, met à mort deux fils de Thyeste et les lui sert au cours d’un festin. Egisthe, autre fils de Thyeste, assassine Atrée et, plus tard, Agamemnon, mais il tombe à son tour sous le glaive d’Oreste.

    Thyeste version NP
    Thuestês, en grec.
    Fils de Pélops et d’Hippodamie. La haine inassouvie qui l’oppose à son frère jumeau Atrée marque le début du drame des Atrides développé par les tragiques. Disputant à son frère le trône de Mycènes, Thyeste séduit sa belle sœur. Atrée, pour se venger, tue les fils de Thyeste et les lui sert lors d’un repas. Informé par l’oracle qu’il trouverait un vengeur dans un fils né de l’inceste avec sa sœur Pélopia,
     
    Thyeste viole sa fille Pélopia pour qu’elle lui donne un fils
    Egisthe, seul capable de le venger. Elevée par Atrée, Egisthe découvre qui est son véritable père : il tue Atrée et intronise Thyeste. Les fils d’Atrée, Agamemnon et Ménélas, trouvent refuge à Sparte chez le roi Tyndare et épousent ses filles, Clytemnestre et Hélène. Cette dernière sera à l’origine du déclenchement de la guerre de Troie.
     
    Thyeste version NP, suite
     
    Thyeste viole celle-ci et engendre Egisthe. Ce fils, exposé à sa naissance par Pélopia, est adopté par Atrée, qui entre temps avait épousé Pélopia ignorant qu’elle était sa sœur. Devenu adulte, Egisthe, sur l’ordre d’Atrée, ramène Thyeste prisonnier à Mycènes pour l’égorger. Mais celui-ci reconnaît dans l’arme qui le menace l’épée que sa sœur lui avait arraché la nuit du viol de Pélopia, appelée, révèle la vérité à Egisthe, qui tue alors Atrée.
     
    Agamemnon, devenu roi d’Argos, veut organiser une expédition contre les troyens (3)
    Mais la déesse Artémis réclame de lui en échange le sacrifice de sa fille Iphigénie. Clytemnestre ne lui pardonnera pas d’avoir consenti à se sacrifice. Avec l’aide d’Egisthe, elle assassine Agamemnon. Celui-ci sera vengé par son fils Oreste.
     
    3 le tribunal de la cité
    Dans la succession de crimes que constitue l’histoire des Atrides, celui dont Oreste est coupable marque la fin de la malédiction divine. Apollon, qui lui a ordonné de venger son père Agamemnon, le fait juger par le tribunal de l’Aréopage présidé par Athéna. Oreste obtient l’acquittement. Ce jugement représente le passage de la justice ancienne, fondée sur la loi arbitraire du talion (« l’œil pou œil… »), à la justice civique. Le premier code athénien est établi par le législateur Dracon (qui nous a laissé l’épithète « draconien ») au –VIIe siècle. Extrêmement sévère, il contraint les familles à laisser la justice punir les coupables.
     
    Agamemnon version NP
    Roi légendaire d’Argos et de Mycènes, fils d’Atrée et, selon Homère, frère de Ménélas et époux de Clytemnestre dont il a trois enfants : Electre, Iphigénie et Oreste. Chef suprême des Achéens pendant la guerre de Troie et retenu à Aulis par des vents contraires, il immole Iphigénie sur le conseil de Calchas pour apaiser Artémis. A son retour de Troie, accompagné de son esclave Cassandre, il est assassiné avec elle par Clytemnestre et son amant Egisthe. Oreste, son fils, le venge. Il est le héros de nombreuses œuvres littéraires : L’Iliade d’Homère, bien sûr, mais aussi Agamemnon, d’Eschyle, Iphigénie à Aulis, d’Euripide et Agamemnon, tragédie de Sénèque.
     
    Ménélas version NP
    Menelaos, en grec.
    Roi mythique de Sparte, fils d’Atrée et frère d’Agamemnon. Il épousa Hélène, la fille de Tyndare, qui lui légua son royaume. Il eut d’elle une fille, Hermione. L’enlèvement d’Hélène par Pâris provoqua la guerre de Troie. Dans l’Iliade, Ménélas figure comme l’un des plus vaillants guerriers et blesse Pâris au combat singulier. Mais il est moins vaillant et plus effacés que les héros du premier plan.
     
    Egisthe version NP
    Aigisthos, en grec.
    Roi de Mycènes, fils de Thyeste. Son destin tragique est en point digne de la famille des Atrides à laquelle il appartient. Assassin d’Atrée et d’Agamemnon, dont il séduit la femme Clytemnestre durant l’abscence de celui-ci. Il tombera à son tour sous les coups d’Oreste, vengeur du meurtre de son père. Il apparaît dans plusieurs œuvres du théâtre grec (Eschyle, Sophocle, Euripide).
     
    Oreste version NP
    Orestês, en grec.
    Fils d’Agamemnon et de Clytemnestre. Averti par sa sœur Electre des circonstances de la mort de son père, il se vengea, avec l’aide de son ami Pylade, en tuant sa mère et le complice de celle-ci, Egisthe. Ce parricide lui valut d’être longtemps poursuivi par les Erinyes. Après son aquittement par l’Aréopage, grâce à l’intervention d’Athéna, il épousa Hermione et régna à Mycènes.
    Le personnage apparaît dans de nombreuses œuvres : L’Orestie, trilogie d’Eschyle (Agamemnon, les Choéphores, les Euménides, -458), Electre de Sophocle (v. -425), Andromaque (v. -426), Iphigénie en Tauride (-414), Electre (-413), Oreste (-408) d’Euripide.
     
    Hélène version NP
    Princesse légendaire de Sparte, célèbre pour sa beauté néfaste. Fille de Léda et de Tyndare, elle est sœur de Clytemnestre et des Dioscures (Castor et Pollux) mais, selon la tradition la plus répandue, elle nait de l’union de Léda et de Zeus métamorphosé en cygne. D’après une tradition posthomérique, l’œuf d’où sort Hélène (ou Hélène et Pollux) est pondu par Némésis.
     
    Le premier enlèvement d’Hélène à Thésée et de Pirithoos comme auteurs. Ils la tirent au sort et Thésée, a qui elle échoit, la cache près d’Athènes. Mais les Dioscures la reprennent pendant l’absence de Thésée et de Pirithoos, descendus aux Enfers, et la ramènent à Sparte. Hélène, en âge de se marier, choisi parmi les nombreux prétendants qui affluent de toute la Grèce, Ménélas, a qui elle donne une fille : Hermione. Tyndare, roi de Sparte, époux légitime de Léda, craignant le mécontentement des prétendants déçus, et conseillé par Ulysse, leur avait fait prêter serment de respecter le choix d’Hélène et de secourir l’élu si quelqu’un portait atteinte à son honneur.
     
    C’est ainsi que l’enlèvement d’Hélène par Pâris aidé d’Aphrodite, quelques années plus tard, provoque l’expédition des Grecs contre Troie,.
     
    Dans les poèmes homériques, Hélène aide secrètement les Grecs et, ramenée à Sparte, donne l’exemple de la vertu domestique.
     
    Selon d’autres mythographes, elle consentante à cet enlèvement et a plusieurs aventures de retour de Troie, surtout en Egypte (voir Protée). Mais les versions sur sa conduite, ses péripéties et ses unions varient considérablement…
     
    Clytemnestre version NP
    Klutaimnêstra
    Fille de Tyndare, roi de Sparte, et de Léda, sœur ou demi-sœur (par sa mère) d’Hélène, de Castor et de Pollux. Selon la légende, elle épousa Agamemnon, roi de Mycènes, mais après le sacrifice d’Iphigénie à Aulis, elle prit comme amant Egisthe et, avec son aide, assassina son mari de retour de Troie, ainsi que Cassandre, captive et amante du roi.
     
    Sept ans plus tard, Oreste et Electre tuèrent leur mère, vengeant ainsi leur père.
     
    Un des personnages les plus célèbres du drame des Atrides, Clytemnestre figure notamment dans les tragédies Agamemnon et Les Choéphores d’Eschyle
    Electre de Sophocle, et Electre d’Euripide.
     
    4 Les Atrides et la littérature
    Les malheurs des Atrides ont inspirés de nombreux auteurs aux –VIe et –Ve siècle :
     
    L’Iliade d’Homère, bien sûr, mais aussi
     
    L’Orestie, trilogie d’Eschyle (Agamemnon, les Choéphores, les Euménides, -458),
     
    Electre, Thyeste et Atrée de Sophocle, (v. -425)
     
    Iphigénie à Aulis (date ?)Andromaque (v. -426), Iphigénie en Tauride (-414), Electre (-413), Oreste (-408) d’Euripide.
     
    De natura rerum, de Lucrèce, à Rome, au Ier siècle.
     
    Agamemnon, tragédie de Sénèque (date ?).
     
    Agamemnon apparaît dans :
     
    Orestie d’Eschyle,
    Agamemnon, d’Eschyle,
    , d’Euripide et
     
    Le personnage d’Oreste apparaît dans de nombreuses œuvres :
     
    L’Orestie, trilogie d’Eschyle (Agamemnon, les Choéphores, les Euménides, -458),
    Electre de Sophocle (v. -425),
    Andromaque (v. -426), Iphigénie en Tauride (-414), Electre (-413), Oreste (-408) d’Euripide.

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  • Après la disparition des somptueuses cités mycéniennes, Lors des deux siècles qui suivent l’invasion dorienne (-XIIe et -XIe), la Grèce entra dans une période obscure et peu connue parfois baptisé le « Moyen-âge grec ». Elle est peu connue car les seules sources des historiens sont les poèmes homériques et l’archéologie.

    Fermiers, pêcheurs et artisans devaient lutter pour vivre : on manquait de nourriture et de terre. Nombre de Grecs émigrèrent alors, par choix ou par nécessité. Ils fondèrent des colonies sur la côte occidentale de l’Asie mineure, puis le long de la mer Noire, et en Méditerranée occidentale.

     Au IXe siècle, le siècle d’Homère, la Grèce apparaît découpée en un nombre important de polis, cités qui prirent naissance au terme d’un long processus de regroupement, puis de neutralisation des structures de clans (génè).

    Ces établissements furent, au départ, des communautés agricoles. Mais après une période d’organisation, elles se mirent à vendre des surplus de céréales à d’autres cités. Ce commerce fut source de grandes richesses. Dès leur naissance, les cités entamèrent des relations conflictuelles qui dureront aussi longtemps que la civilisation antique.

    Pendant ce temps l’écriture mycénienne s’était perdu. Après des siècles d’analphabétisme, les Grecs adoptèrent l’écriture phénicienne qui est à l’origine de notre alphabet ; ce mot vient des deux premières lettres de l’alphabet grec : alpha () et bêta ().

     

    A partir du –VIIIe, les cités d’Asie Mineure, développant une activité industrielle et commerciale, se lancent sur les mers, suivies par les cités de Grèce (Corinthe). Cette expansion maritime, qui refoule les Phéniciens, se traduit par la fondation de nombreuses cités de Sicile, Italie du Sud, mer Noire, etc. Corinthe, Chalcis et Egine sont peu à peu concurrencées et dépassées par Athènes à partir du Vie siècle. Cependant, dans le Péloponnèse, Sparte assure son hégémonie après les difficiles guerres de Messénie et sa victoire sur Argos. La révolte de l’Ionie contre Darius Ier est à l’origine des guerres médiques (Ve siècle). Après les défaites perses à Marathon (-490), Salamine (-480) et Platée (-479), Athènes, par les alliances solides qu’elle assure au sein de la ligue de Délos, devient la première puissance de la Méditerranée orientale et développe une politique impérialiste fondée sur une hégémonie maritime. C’est en -479 que débute le Siècle d’or.

    Arc 2 (NP)

    L’invasion dorienne et -XIIe - XIe

    Après la disparition des somptueuses cités mycéniennes, le dernier flot indo-européen survint. Les Doriens submergèrent le monde mycénien vers la fin du –XIIe siècle. Avec leur arrivée, la composition ethnique(donner def)et dialectale(donner def)  de l’hellénisme s’acheva, mais aussi de profonds bouleversements démographiques, politiques et culturels intervinrent.

     

    Lorsque les Doriens chassèrent les Ioniens, au -XIe siècle, d’Attique (principalement) ou du nord du Péloponnèse, les Ioniens fondèrent l’Ionie (Iônia, en grec) : la région de la partie centrale du littoral d’Asie Mineure, sur la mer Egée.

     

     

    Les des deux siècles qui suivirent l’invasion dorienne (-XIIe et -XIe) furent pour la Grèce une période obscure et peu connue parfois baptisé le « Moyen-âge grec ». Elle est peu connue car les seules sources des historiens sont les poèmes homériques et l’archéologie. Nous savons toutefois que la destruction de la civilisation palatiale (donner def) et maritime, l’abandon du commerce aux Phéniciens, l’instauration d’une aristocratie militaire dorienne aux mœurs et aux goûts rudimentaires correspondent à ce recul.

     

    Quant à l’apport dorien dans la vie grecque, mis à part le folklore et la hiérarchie strictement patriarcale qui se reflète même dans la religion (voir Olympe), il reste problématique. Certaines pratiques nouvelles, comme la crémation des morts, se répandirent avec l’afflux dorien. En revanche, deux nouveautés contemporaines, la métallurgie du fer et la céramique à la décoration géométrique, furent vraisemblablement étrangères à cet évènement.

    Renaissance et -IXe

    Mais le centre de gravité de l’hellénisme était déplacé pour quelques siècles sur les rivages orientaux de la mer Egée où le contact avec l’Orient fut une fois de plus profitable.

    Une renaissance s’amorça dès la fin du –IXe siècle.

     

    Au -IXe siècle, le siècle d’Homère, la Grèce apparaît découpée en un nombre important de polis (cités) qui prirent naissance au terme d’un long processus de regroupement, puis de neutralisation des structures de clans (genos).

    Ces établissements furent, au départ, des communautés agricoles. Mais après une période d’organisation, elles se mirent à vendre des surplus de céréales à d’autres cités. Ce commerce fut source de grandes richesses. Dès leur naissance, les cités entamèrent des relations conflictuelles qui dureront aussi longtemps que la civilisation antique.

     

    L’époque géométrique et le -VIIIe

    L’époque géométrique proprement dite (-900, -750) fut une période de transition et d’adaptation des nouveaux venus de la civilisation égéenne. Les populations non soumises, d’abord refoulées dans les régions préservées de l’invasion (Arcadie, Béotie, Eubée et Attique), s’acheminèrent vers les îles et le littoral égéen de l’Asie Mineure (Ionie et Eolide), suivies par une vague de migration dorienne (Crète, Rhodes, Carie). L’Attique, avec Athènes, resta une grande réserve ionienne, tandis que les Doriens dominaient le reste de la Grèce centrale et plus solidement le Péloponnèse, créant de nouveaux centres sur les ruines des cités mycéniennes (Argos, Corinthe, Sparte, Mégare).

     

    Mais l’évolution fut surtout économique et politique. La royauté sous forme de genos (clan) communautaire éclata en familles dont le plus puissantes s’approprièrent les terres les plus fertiles. Cet éclatement entraîna l’avènement d’une aristocratie (-VIIIe siècle) qui étouffa graduellement la fonction royale et accapara la magistrature. Athènes donna le modèle le plus célèbre du gouvernement aristocratique avec la famille des Eupatride (voir Aréopage, Athènes). Tandis que Sparte conserva la double royauté contrôlée par les éphores, sur la pyramide d’une société militaire et, en principe, égalitaire.

     

    Pendant ce temps l’écriture mycénienne s’était perdu. A partir du –VIIIe, les poèmes homériques atteignirent leur forme définitive. Après des siècles d’analphabétisme, leur diffusion entraîne la propagation d’une écriture alphabétique, imitée de l’écriture phénicienne, qui est à l’origine de notre alphabet. Les épopées homériques, quant à elles, forgèrent la conception d’un patrimoine grec et religieux, voire national.

     

    Les jeux Olympiques célébrés pour la première fois en -776 (départ de la chronologie grecque) devinrent la grande fête panhellénique. Les premiers temples, souvent sur les acropoles ou dans les palais, apparurent dès le –IXe siècle.

     

    Les colonies

    Selon Encyclopédie des grandes civilisations

    La « Grèce d’Asie » fut fondée (-XIe siècle) par des colons fuyant l’invasion dorienne.

     

    Fermiers, pêcheurs et artisans devaient lutter pour vivre : on manquait de nourriture et de terre. Nombre de Grecs émigrèrent alors, par choix ou par nécessité. Ils fondèrent des colonies sur la côte occidentale de l’Asie mineure, puis le long de la mer Noire, et en Méditerranée occidentale.

    Selon NP

    Pendant l’époque archaïque (-750 à -500) de grands bouleversements ainsi préparés modifièrent profondément l’aspect du monde grec.

     

    L’expansion dans toute la Méditerranée, les luttes intestines, l’apparition de l’économie mercantile et la naissance d’une bourgeoisie, la crise sociale, l’avènement des tyrans et des législateurs caractérisent cette période.

     

    La « Grèce d’Asie » fut fondée (-XIe siècle) par des colons fuyant l’invasion dorienne, mais les grands mouvements de colonisation archaïques eurent des causes différentes. Notamment la surpopulation, l’émiettement des lots agricoles et la spoliation des terres par l’aristocratie. Fils cadets, marginaux poussés par la famine, victime des crises sociales et des luttes politiques, souvent des clans entiers, chassés ou fuyant l’asservissement, fondèrent vers le milieu du –VIIIe siècle les premières colonies agricoles à l’ouest (voir Grande Grèce, Sicile). La reprise du commerce grec à la même époque, puis le développement des échanges avec l’invention de la monnaie vers -680 donnèrent une grande impulsion à la colonisation commerciale durant les deux siècles suivants.

     

    Après Corinthe, Chalcis et Erétrie, les cités d’Ionie établirent de nouveaux comptoirs sur les routes maritimes du blé, des esclaves et des métaux. Ainsi, Milet fonda plus de 80 colonies en Thrace, dans l’Hellespont, la Propontide et le Pont-Euxin, ainsi que Naucratis sur le delta du Nil ; Phocée créa des centres en florissants en Italie, sur les côtes septentrionales d’Asie Mineure, dans la Sardaigne, sur la côte méridionale de la Gaule (Marseille) et de l’Espagne. Cyrène fut fondée par des colons de Théra. Mégare fonda Byzance, Chalcis colonisa la Chalcidique et Athènes la Chersonèse. Etats indépendants qui conservaient des liens religieux avec les cités mères (métropoles), les colonies rivalisèrent parfois avec celle-ci et établir à leur tour de nouveaux comptoirs (voir Syracuse, Sinope). Ainsi, la Méditerranée devint « mer grecque ». Les conséquences en furent d’abord économiques et sociales, ensuite politiques. Possédant la richesse mobilière, la classe des fabricants et des marchands, jusqu’alors méprisée, revendiqua alors un rôle politiques analogue à son importance économique. En outre, la rapacité des aristocrates aggravait la crise agraire permanente ; les cultivateurs, jetés dans la misère et souvent spoliés de leur terre par l’endettement, se révoltaient.

     

    L’Hexapole dorienne

    L’Ile de Rhodes, la plus importante du Dodécanèse, habité « par des Crétois puis par des Achéens » (à vérifier), Rhodes participa à la civilisation Egéenne. Les Doriens conquirent l’île vers -1100 et fondèrent Lindos, Camiros et Ialisos qui formèrent avec Kos, Cnide et Halicarnasse l’Hexapole dorienne. De nombreuses colonies furent créée dans la Méditerranée, les rhodiens étaient d’excellent commerçants et navigateurs (exemple de colonie : Gela). Gouverné au –VIe siècle par des tyrans, dont le plus célèbre est celui de Lindos, Cléobule, l’île fût soumise aux Perses, puis participa à la confédération maritime d’Athènes entre -471 et -411.

     

    L’âge des tyrans et –VIIe –VIe

    Dès le début du –VIIe siècle, et durant tout le –VIe, des mouvements populaires dans toute la Grèce portèrent au pouvoir des « tyrans », souvent chefs de guerre, appuyés par la bourgeoisie, qui répondaient à la tension sociale par l’abolition des dettes et par des réformes plus ou moins efficaces. Ainsi, l’âge des tyrans fut une période de prospérité d’éclat culturel pour plusieurs cités dont Argos, Corinthe, Athènes, Sicyone, Mégare, Samos, Lesbos, Milet, Syracuse. Plusieurs tyrans furent de grands constructeurs et des mécènes ; ils réunirent à leur cour les savants et les poètes. Périandre de Corinthe et Pittacos de Lesbos furent admis parmi les Sept Sages. Pisistrate et ses fils contribuèrent à la splendeur d’Athènes et à la sauvegarde des épopées homériques. Quelques tyrans toutefois s’érigèrent en dynastie héréditaires (Cypsélides, Pisistratides, etc.) et eurent recours à la répression sanglante, d’où le sens péjoratif du mot « tyrannie », en grec comme en français. A Athènes notamment, les législateurs alternant avec les tyrans (voir Dracon, Solon, Clisthène) substituèrent les premières lois écrites de l’Etat à la justice coutumière dont l’aristocratie se faisait l’arbitre.

    Pendant qu’Athènes évoluait ainsi vers la démocratie, Sparte, figée dans son immobilisme, puisait sa force dans le travail des vaincus (hilotes, périèques) et la discipline des « égaux ».

     

     

     

    Chronologie

    +/- 1150

    Chute de Mycènes. Début des « siècles noirs ». Plus de construction de palais ou de beau travail du métal.

     

    +/- 1000

    Les Grecs colonisent la côte occidentale de l’Asie mineure.

     

    Au cours des VIIème et VIème siècles, de nombreuses cités sont dirigés par des tyrans. Ces nouveaux souverains sont les favoris des hoplites.

     

    -VIIIe siècle (-700)

    Les poèmes homériques atteignent leur forme définitive. Introduction de l’écriture. Création des jeux olympiques. Les cités d’Asie Mineure, développant une activité industrielle et commerciale, se lancent sur les mers, suivies par les cités de Grèce.

     

    Invention de l’ordre de bataille en « phalange », une formation de fantassin lourdement armés appelés « hoplites ». Grâce à la puissance qu’ils acquièrent, ces militaires mettent fin à plus d’un gouvernement aristocratique.

    -VIIe siècle (-600)

    La fin de la royauté et la naissance des mathématiques avec Thalès de Milet (-625 à -546).

     

    Les Grecs introduisent l’usage de la monnaie, appelée drachme, une invention due aux lydiens d’Asie mineure. L’illustration ci-contre représente

     

    un drachme athénien datant du -Ve siècle et représentant une chouette, le symbole d’Athènes.

     

    Conception du sanctuaire de Delphes vers le –VIIe.

    Début du - VIe siècle

    La poétesse Sappho, originaire de Lesbos, écrit des œuvres encore appréciés aujourd’hui.

    -VIe siècle (-500)

    Naissance de la philosophie. Pythagore fonde son école. Les Grecs tracent leurs premières cartes géographiques. Ils s’adonnent à une réflexion intelligente sur l’astronomie, la physique et les dieux.

     

    L’expansion maritime et coloniale de Corinthe, ainsi que Chalcis et Egine, qui démarra au –VIIIe siècle est peu à peu concurrencée et dépassée par Athènes à partir du VIe siècle.

     

    Cependant, dans le Péloponnèse, Sparte assure son hégémonie après les difficiles guerres de Messénie et sa victoire sur Argos.

     

    Sur le plan médical, le -VIème siècle voit apparaître de nouveaux médecins, les asclépiades, disciples d’Asclépios

     

    Début du -Vème siècle.

    La révolte de l’Ionie contre Darius Ier est à l’origine des guerres médiques. Athènes soutient les grecs d’Asie mineure dans leurs vains efforts pour se libérer du joug perse.

     

    -498

     Aide Athénienne aux cités grecques d’Ionie.

     

    -490

    La confédération de Délos fut victorieuse à Marathon (-490) contre Darius Ier et Salamine, sur mer, (-480) contre Xersès Ier, grâce à l’effort de fortification et d’équipement naval entrepris par Thémistocle.

     

    Pour se venger, les Perses attaquent Athènes mais sont vaincus à Marathon.

     

    -480 / -479

    Après de nouvelles victoires à Platée et Mycale (-479), Athènes, par les alliances solides qu’elle assure au sein de la ligue de Délos, devient la première puissance de la Méditerranée orientale et développe une politique impérialiste fondée sur une hégémonie maritime qui imposa son protectorat à ses alliés.

     

    Une puissante armée perse tente d’envahir la Grèce. Elle est défaite : sur mer à Salamine et sur terre à Platée.

     

    La mer Egée et l’Attique furent ainsi soumises et colonisés au sein de la confédération de Délos, souvent par la force et durent payer un lourd tribut. C’est en -479 que débute le Siècle d’or.


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    Sarcophage des Muses, art romain vers 150 - 160 après J.-C.


    Le nom de cette Muse dérive d’un nom grec qui signifie « fêter, célébrer », pour chanter la gloire des guerriers et la renommée d’un peuple. De ce fait, on lui a rapidement attribué le rôle de patronne de l’Histoire
    Elle tient dans la main droite soit une trompette pour proclamer les hauts faits, soit une cithare pour chanter les exploits des héros, ou encore une clepsydre, emblème de l’ordre chronologique des événements.
    Euterpe avait pour principal attribut la flûte et, couronnée de fleurs, présidait aux fêtes et aux divertissements. Munie de son instrument de musique, elle accompagnait également le cortège de Dionysos. On lui devrait, avec le Dieu, l’invention du dithyrambe, source de la tragédie grecque.
    Muse de la comédie et de la poésie joyeuse, Thalie est représenté sous les traits d’une jeune fille enjouée.
    Couronnée de lierre, serrant une guirlande dans la main droite et le masque de la grimaçant de la comédie dans la main gauche, ses attributs rappellent que la comédie fut d’abord un spectacle rustique. Muse des pâtres et des bergers, elle tient parfois une houlette car, selon la tradition, Thalie naquit dans les champs parmi les pâtres et les divinités agrestes.
    Melpomène, Art romain du 1er siècle après J.-C.
    La tragédie est placée sous la protection de cette Muse, mais à l’origine, Melpomène avait en partage le chant et l’harmonie musicale.
    Comme elle fut bientôt associée à Dionysos, on songea alors à mettre sous son patronage la tragédie, née du culte Dionysiaque et on lui plaça dans la main droite la massue d’Héraclès, héros dont le théâtre aimait célébrer les exploits et, dans la main gauche, le masque tragique.
    Cette Muse, également représentée sous les traits d’une jeune fille enjouée (voir Thalie) marque des sons de sa lyre la cadence des chants et de la danse chorale. Aussi, certains auteurs grecs lui attribuèrent la maternité des Sirènes qui avaient, comme elle, le pouvoir d’ensorceler de leur chant tous ceux qui les entendaient. A partir du Vème siècle avant Jésus Christ, toutefois, on la considère uniquement comme la Muse de la poésie lyrique, des chœurs dramatiques et de la danse.
     
    Les attitudes que les artistes grecs lui prêtent, ces signes de passion, ces mouvements voluptueux, confèrent à cette Muse quelques analogies avec Aphrodite et permettent de penser qu’elle préside habituellement aux noces et à la poésie érotique. Ainsi, Virgile l’invoqua pour célébrer l’hymen d’Enée et de Lavinia, Apollonios de Rhodes, celui de Médée et de Jason. Les artistes classiques l’ont couronnée de myrtes et de roses, lui plaçant dans la main gauche une lyre et dans la main droite un archet.
    On accorde à cette muse, ordinairement sans attributions précises, le titre d’ « inspiratrice des hymnes héroïques et divins ». Pourtant comme la statuaire la représente en général dans une attitude pensive, on l’assimile parfois à Mnémosyne, déesse de la Mémoire, dont elle serait la fille.
    Muse de l’Astronomie, Uranie tient, d’ordinaire, dans sa main gauche une « sphère céleste » sur laquelle elle désigne, à l’aide d’un compas – sa main droite, les positions respectives et les évolutions des astres.
    Première des Neufs Muses, en qualité d’auxiliaire d’Apollon Musagète, dont elle est une des épouses, Calliope inspire la poésie épique. Son air majestueux, sont front ceint d’une couronne d’or indiquant déjà, selon Hésiode, sa suprématie sur les autres Muses. Elle tient un stylet et des tablettes de cire – pour écrire, parfois une trompette. Les poètes la considèrent souvent comme la mère d’Orphée (avec Apollon pour père).
     
     
     
    Le Muses formaient un chœur et égayaient sur l’Olympe les festins des Immortels par leurs chants et leurs danses. Mais elles préféraient l’Hélicon, haute montagne agrémentée de nombreuses sources. Les plus célèbres étaient l’Agonippe et l’Hippocrène, jaillies sous le sabot de Pégase, le cheval ailé. Elles avaient la vertu de conférer l’inspiration poétique à ceux qui buvaient de leur eau. La nuit, les Muses descendaient des sommets de l’hélicon et visitaient les artistes. Elles séjournaient également sur la montagne du Parnasse en compagnie d’Apollon. Là, la fontaine Castalie donnait également l’inspiration poétique. Elle communiquait, disait-on, avec la rivière Céphise et elle était considéré comme l’embouchure du Styx, le fleuve des Enfers. On donnait son eau à boire à la Pythie de Delphes. Cette fontaine contribuait donc à la divination, à la prophétie, en même temps que la poésie ; ce qui montre que les deux sont liés. La Pythie, dans l’Antiquité, était la prêtresse de Delphes chargée de transmettre les oracles du dieu Apollon.

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    Portrait imaginaire d'Homère aveugle

     

     

     

    Deux grands poèmes, longs comme des romans modernes, ont depuis des temps immémoriaux fait la joie des Grecs. L’Iliade L’Iliade rapporte un épisode de la guerre menée par Agamemnon contre les Troyens. Ce roi avait été publiquement humilié quand la reine Hélène, la femme de son frère, avait été enlevée par un prince de Troie. Il fallait rappeler au peuple la puissance du roi et écraser l’adversaire. Mes personnages sont dépeints avec vérité, ni totalement bon, ni totalement mauvais. Agamemnon lui-même commet une erreur : il insulte Achille, son meilleur guerrier, en lui prenant une captive. Ce dernier ce retire sous sa tente et laisse les Troyens libres d’attaquer. La violence extrême est décrite avec réalisme, les hommes hurlent de douleur. Achille retourne au combat lorsqu’il apprend que son meilleur ami a été tué par Hector. Il abat ce dernier et traîne son cadavre autour des murs de la ville sous le regard horrifié de ses parents et de ses compagnons d’armes.<o:p></o:p>

    Ulysse, le héros de l’Odyssée, est un homme fort et astucieux. Au cours du voyage qui le ramène de Troie et dure des années, il doit affronter des êtres légendaires. Certains de ses compagnons sont dévorés par le cyclope, un monstre à l’œil unique ; mais Ulysse lui échappe en l’aveuglant avec un pied. Ensuite, son bateau est pris dans un tourbillon et le naufragé reste suspendu à une branche, « tel une chauve-souris », jusqu’à réapparition de l’épave.<o:p></o:p>

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    Les épopées homériques renvoient à une époque archaïque, du –Ier millénaire, où les royautés grecques comme celle de Mycènes subirent des invasions venues du NE et où leur culture aristocratique du se mêler au tempérament commerçant  des sociétés méridionales. Le miracle grec est en partie dû à l’entrelacement des mythes, d’histoires de portraits dramatiques, qui ont nourri la civilisation occidentale, et que domine la figure d’Homère.

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              Les sept cités se prétendant de la patrie d’Homère

    Autour de la Méditerranée et de la mer Egée, sept cités se prétendaient de la patrie d’Homère. Aussi ne peut-on pas des lieux de sa vie. Le poète épique aurait vécu au –IXe siècle, toutefois c’est respectivement aux -VIIIe et -VIIe qu’on situe la composition des deux grands textes, longs comme des romans modernes. Cette ambigüité dans les dates permet de formuler toutes sortes d’hypothèses. Quoi qu’il en soit, on est alors à la fin d’une période troublée commencée avec la chute de la ville de Troie (autour de -1250), et s’achevant avec les premières traces d’écriture alphabétique.

            L’Iliade, compilation

    L’Iliade semble être une compilation géniale des récits mythiques conçue par un ou plusieurs auteurs. On n’y recueille pas détails sur le narrateur, même si son humour et sa compassion transparaissent parfois. D’ailleurs, l’épopée à été célébrée dans toute l’Antiquité pour la noble distance de son style. En revanche, on a remarqué que dans l’Odyssée le ton plus libre, presque profane quand il s’agit des querelles entre les dieux. Composé plus tard, ce second poème sera une création plus personnelle et ironique, une suite subtile truffée de clin d’œil d’un Homère devenu plus réel que légendaire. L’œuvre attribuée à Homère comprend aussi des Hymnes, des prières aux dieux, qui formèrent un discours religieux original et initièrent l’éloquence grecque.

    Homère, poète aveugle

    Il y a un épisode de l’Odyssée où Ulysse assiste incognito au récit de ses propres aventures par un aède, un poète récitant, l’aveugle Demodocos. L’histoire de son départ de Troie et de ses errances en Méditerranée le frappe profondément et forme comme une miniature de l’Odyssée à l’intérieur d’elle-même. Homère parvient, par cet artifice, à se mettre en avant tout en se cachant, comme Ulysse qui voile son visage qui pour masquer ses larmes. Autre écho, le poète Demodocos est lui-même aveugle, comme la tradition le dit d’Homère – mais la tradition vient évidemment du texte…

    L’ascendance mythique

    « Grand éducateur de la Grèce », premier auteur de la littérature occidentale, premier romancier de l’histoire : Homère pourrait être tout cela pour peu qu’il est réellement existé.  Evoquer la figure du poète parmi celle des héros mythologique n’est pas exagéré puisque sa célébrité l’a presque déifié (c’est-à-dire divinisé, le rendre à l’objet d’un culte).A cet homme que l’on prétend historique, la tradition donna le fleuve Méles et la nymphe Crétheis pour parents, faisant remonter sa lignée à Orphée et Apollon lui-même, Dieu de la Clarté et de la Raison créatrice (voir Les Olymiens).

    L’écrivain Plutarque vers 50à 125de notre ère) rapporte, lui, que la mère d’Homère, mise enceinte par un génie de la suite des Muses, se réfugia sur l’île d’Ios, puis fut emportée par des corsaires et offerte comme concubine au roi de Lydie (en Asie Mineure).

    Le civilisateur

    L’œuvre d’Homère est autant la mémoire des combats passés, des invasions, de la chute de Troie, qu’une perception nouvelle du monde, plus rationnelle. Le mythe n’y est pas transcrit sans recul : on voit se former dans le geste des héros les grandes valeurs du monde grec, le courage, la compétition pour l’honneur, en même temps que le rassemblement politique des hommes dans les cités et le déclin des tyrans. Homère offrit ainsi à tous les Grecs un apprentissage historique, politique et moral.

    Homère et Hésiode

    Dans sa vie itinérante d’aède, Homère aurait gagné des concours de poésie. S’étant rendu à Chalcis pour des célébrations royales, il y rencontra le grand Hésiode, autre poète unanimement vénéré, et se livre à une forme de compétition littéraire. Cette joute opératoire prit la forme d’un échange de questions et de réponses sur le thème des vertus et du destin de l’homme. Choisissant une forme de vers, Hésiode posait une question à laquelle Homère improvisait une réponse dans le même rythme. Ce dernier produisit des vers d’une excellence telle qu’ils furent ensuite employés lors des cérémonies religieuses et cités comme des « paroles dorées » dans toute la Grèce.

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    Tué par une énigme ?

    On raconte qu’un jour, au sanctuaire de Delphes, Homère questionna l’oracle d’Apollon sur ses parents. La Pythie lui parla d’Ios, d’où il venait et devait finir ses jours, et le mis en garde contre les énigmes. Justement, Homère serait mort de désespoir de n’avoir pas su répondre à une énigme que lui soumirent deux jeunes pêcheurs : «  Nous avons jeté ce que nous avons pris, et nous rapportons ce que nous n’avons pu prendre ». Ils voulaient parler des poux dont ils s’étaient débarrassés et de ceux qui étaient encore sur eux car ils ne les avaient pas trouvés.

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    Version dico NP

    Homère, l’Iliade (F2)

    Intro

    L’Iliade rapporte un épisode de la guerre menée par Agamemnon contre les Troyens. Ce roi avait été publiquement humilié quand la reine Hélène, la femme de son frère, avait été enlevée par un prince de Troie. Il fallait rappeler au peuple la puissance du roi et écraser l’adversaire. Mes personnages sont dépeints avec vérité, ni totalement bon, ni totalement mauvais. Agamemnon lui-même commet une erreur : il insulte Achille, son meilleur guerrier, en lui prenant une captive. Ce dernier ce retire sous sa tente et laisse les Troyens libres d’attaquer. La violence extrême est décrite avec réalisme, les hommes hurlent de douleur. Achille retourne au combat lorsqu’il apprend que son meilleur ami a été tué par Hector. Il abat ce dernier et traîne son cadavre autour des murs de la ville sous le regard horrifié de ses parents et de ses compagnons d’armes.<o:p></o:p>

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    L’Iliade est un poème épique en vers, composé de vingt-quatre chants. Sa rédaction peut aujourd’hui être datée vers le -VIIIe siècle. Le texte, plein de vie, foisonne d’émotion, de grandeur et de tendresse, malgré la distance imposée par le style épique. Depuis l’Antiquité, il parle à l’âme des hommes.

    L’épopée de L’Iliade tir son intitulé du mot Ilion, ancien nom de la ville de Troie, mi-légendaire mi réelle. Il conte les malheurs de l’orgueilleuse cité – située sur les rivages méditerranéens d’Asie Mineure, dans l’ancienne Turquie – qu’une guerre oppose aux armées grecques, vers -1000.

    Vestiges des remparts de Troie, la cité disparue.<o:p></o:p>

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    La discorde s’installe entre Achille et le roi Agamemnon

    Le contexte nous renvoie donc à des évènements forts lointains, au cœur d’un conflit sanglant et mouvementé. L’action se passe au cours de la neuvième année du siège de Troie par les Achéens, venus faire justice par les armes après l’enlèvement d’Hélène, épouse du roi de Sparte Ménélas, par le prince troyen Pâris.

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    Au moment où débute le récit, la peste cause des ravages dans le camp des soldats grecs. Des bataillons entiers de courageux guerriers sont décimés par l’affreuse épidémie. C’est le terrible châtiment du d’Apollon. Il veut ainsi punir Agamemnon, qui a pris pour esclave Chryséis, une des prêtresses troyennes du dieu. Agamemnon consent à rendre la liberté à Chryséis, à la condition qu’Achille lui cède Briséis, la belle captive qui lui était échue. Achille, le meilleur des Achéens, est profondément indigné. Il décide de se retirer sous sa tente et refuse de combattre.

    La colère d’Achille a de funestes conséquences

    L’absence d’Achille a des conséquences pires que la désertion de centaines de guerriers. Sur le front, l’armée grecque fortement handicapée par son absence, n’est pas sûre de sa force et perd peu à peu toute motivation. Les Achéens subissent défaite sur défaite, et tombent de plus en plus nombreux sous les coups de l’ennemi. Agamemnon propose alors à Achille de lui rendre Briséis, mais le héros, debout sur le pont de son navire, observe sans broncher la déroute de ses compatriotes. N’y tenant plus, son ami Patrocle le supplie de lui prêter son armure et de le laisser combattre à sa place. Achille obtempère de mauvaise grâce.

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    Hélas ! Après quelques actions bien menées, Patrocle finit par succomber face au Troyen Hector. La douleur d’Achille est immense. Les cris qu’il pousse près du bûcher funéraire de son ami le plus cher suffisent à faire fuir les troyens. Tout son être n’aspire plus qu’aux représailles.

    La vengeance du héros sera à la hauteur de son malheur

    Les événements narrés dans l’Iliade sont arbitrés par les dieux. Apollon et Aphrodite défendent les Troyens, tandis qu’Héra et Athéna prennent le parti des Grecs. A chaque instant, l’action des hommes peut être modifiée par l’intervention des dieux qui, eux-mêmes, sont en conflit, sous l’arbitrage suprême de Zeus.

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    Ainsi, avec de nouvelles armes forgées par le dieu Héphaïstos, Achille repart au combat et ne tarde pas à faire des ravages dans les rangs ennemis.  Toutefois, celui qu’il doit tuer est le vainqueur de Patrocle, Hector, le plus grand des héros troyens. Les deux guerriers font trois fois le tour de la ville, Achille poursuivant son ennemi qui, malgré sa bravoure, se dérobe.

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    Pourtant, déjà Zeus a décidé qu’Hector tomberait sous les coups d’Achille. Sans se faire connaître, Athéna  conseille à Hector de faire front à Achille, qui le tue. Le jour des funérailles de Patrocle, Achille traine le corps de son ennemi autour du tombeau de son ami. Il n’y aura que Thétis, sa mère, pour le convaincre de cesser son macabre manège et de rendre la dépouille d’Hector à son père Priam.

    Comment Homère exprime son génie

    Les événements relatés dans l’Iliade ne couvrent que deux mois, une très petite partie de l’interminable guerre de Troie : le siège des murailles impénétrables de la citadelle par l’armée grecque aura en effet duré plus de dix ans ! Cependant le récit est constitué de telle manière que nous apprenons au fil de ces quelques semaines l’essentiel de ce qui s’est déroulé tout au long de la guerre.

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    En un sens, donc, l’Iliade raconte bien l’histoire du siège de Troie, et nous informe, en dehors de l’action qui se déroule sous nos yeux, sur la cause de la guerre, l’organisation du champ de bataille, la composition des troupes achéennes, les occupations des Troyens assiégés, ainsi que celles des assiégeants.

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    Un aspect sans doute très populaire de l’épopée homérique réside dans son caractère imagé, qui se traduit par l’abondance des épithètes  et des comparaisons. Au nom des dieux sont rattachés des qualificatifs récurrents : Poséidon est « l’ébranleur de sol », Zeus « l’assembleur de nuées », etc. Le texte revêt ainsi une tonalité noble, sans être rigide. Il n’est pas étonnant qu’il ait inspiré nombre de tragédiens modernes.

    Ronsard et l’épopée homérique

    Je veux lire en trois jours l’Iliade d’Homère<o:p></o:p>

    Et pour ce, Corydon, ferme bien l’huis sur moi<o:p></o:p>

    Si rien me vient troubler, je t’assure ma foi<o:p></o:p>

    Tu sentiras combien pesante est ma colère<o:p></o:p>

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    Ronsard affirme ainsi la passion des hommes de la Renaissance pour les textes antiques, et on imagine que cette colère terrible que Ronsard réserve à son serviteur n’a d’autre modèle que celle d’Achille. Pourtant, à la fin du poème s’adressant à Cassandre, l’aimée du moment, Ronsard exige de son serviteur qu’il n’ouvre la porte qu’à un envoyé de sa belle, et inscrit sa demande en termes mélodramatiques :

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    Au reste, si un dieu voulait pour moi descendre<o:p></o:p>

    Du ciel, ferme la porte et ne le laisse entrer.<o:p></o:p>

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    Pour intro et chapitre des aèdes : les deux sous chap soulignés ci-dessous<o:p></o:p>

    Une épopée tragique

    Les héros de l’Iliade sont certes plus grands que les hommes, mais les conflits qui les opposent rappellent fort ce qui fait le quotidien des hommes de l’Antiquité. L’épopée permet de chanter l’intensité de la vie, la gloire au combat, la profondeur de l’amitié, la noblesse des sentiments. Mais c’est, en fin de compte, la destinée tragique des héros qui porte cette  intensité à son comble et lui assure l’éternité poétique.

    Les conteurs anciens de l’Iliade

    Les aèdes, ces poètes grecs du temps d’Homère qui récitaient ou chantaient au son de la lyre, devaient capter l’intention de leur auditoire en psalmodiant les vers du poème homérique. Par son rythme, il se prêtait à merveille au récit oral et créait un type de poésie incantatoire au caractère magique et sacré. Epopée populaire s’il en fut, l’Iliade occupe dans la culture gréco-romaine une place aussi importante que la bible dans la civilisation judéo-chrétienne.

    Grandes étapes de la guerre de Troie (F1)

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    Si la guerre de Troie a quelque fondement historique, (1) son récit possède tous les caractères d’une légende. A l’origine, il y a le jugement de Pâris. Sollicité pour aritrer un concours de beauté entre les déesses Héra, Athéna et Aphrodite, le jeune prince troyen choisit cette dernière. Aphrodite lui offre en récompense l’amour de la belle Hélène, l’épouse du roi Ménélas. L’enlèvement de la reine rend inévitable la guerre entre Troyens et Achéens.

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    Les Achéens embarquent pour Troie (2) et assiègent la ville, mais ils savent que sans Achille ils ne parviendront pas à vaincre. Inquiète, Thétis, la mère d’Achille, l’envoie chez Lycomède, roi de Scyros, qui le déguise en fille et l’enferme dans le gynécée, le quartier des femmes, jusqu’à ce qu’Ulysse vienne le débusquer. Achille s’empresse alors de rejoindre les siens au front/ Vaillant au combat, il s’illustre par une légendaire colère, abandonne les siens à leur sort, puis reprend les armes pour venger la mort de son ami Patrocle, en tuant le héros troyen Hector.

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    Le siège de Troie s’éternise, et l’armée grecque semble incapable d’emporter la victoire. Une fois encore, Ulysse vole à son secours. Grâce au stratagème imaginé par le héros, les Troyens, malgré les funestes prédictions de Cassandre, laissent entrer dans leurs murs un immense cheval de bois que l’armée grecque semble avoir abandonné, mais dans lequel sont cachés des centaines de guerriers.

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    La ville de Troie est incendiée, saccagée, et sa population massacrée ou réduite en esclavage (3). Les Achéens rentrent chez eux en héros, emportant captifs et captives. Le voyage du retour est, pour beaucoup, long et difficile. Ulysse, par exemple, ne rejoindra Ithaque que dix ans plus tard.

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    1 Depuis l’Antiquité, les historiens grecs s’interrogent sur la véracité de la guerre de Troie. A la fin du XIXe siècle, l’archéologue allemand dont il est déjà question au chapitre du site de Mycènes : Heinrich Schliemann, découvre, sur la colline d’Hissarlik, en Turquie, un site constitué de neuf étages d’habitations, le plus ancien datant du IVe millénaire avant notre ère. L’un des « niveaux » de la ville, présente des traces d’incendie qui pourraient évoquer la fin du siège de Troie. On y a découvert des objets en céramique caractéristiques des peuples thraces, ainsi que des jarres emplies de provisions, ce qui a amené certains chercheurs à penser que la population se préparait à tenir un siège.

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    2 Une vache est à l’origine de Troie

    La tradition veut que la ville de Troie, capitale de la Troade, ait été fondée par Ilos, fils de Tros, d’où viendraient les deux noms d’Ilion et de Troie. Ilos ayant gagné un concours sportif, il reçut en récompense une vache qui devait lui indiquer le lieu où fonder la ville. La vache arrêta sa course dans la plaine de Scamandre. La faveur de Zeus fut ensuite assurée à Ilos qui lui offrit une statue d’Athéna, le Palladion. Celle-ci devait devenir l’image protectrice jusqu’à ce qu’Ulysse la dérobe au cours du siège de Troie.

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    Guerre de Troie, le jugement de Pâris (F2)

    Le jeune berger Pâris, prince troyen, a été désigné pour une mission bien difficile : seul membre d’un jury, il doit choisir, parmi trois impressionnantes déesses, Héra, Athéna et Aphrodite, celle à qui il décernera la palme de la beauté. Chacune de ces déesses lui promet une récompense en échange du prix de la beauté, mais Pâris sait qu’en désigner une, c’est s’attirer le courroux des deux autres.

    Guerre de Troie, l’enlèvement d’Hélène (F3)

    Guerre de Troie, le cheval de Troie (F8)

    Achille, les deux Ajax (F5)

    Les Troyens, Hector (F4)

    Les Troyens, les prophéties de Cassandre (F5)

    Homère, l’Odyssée (F3)

    Ulysse, le héros de l’Odyssée, est un homme fort et astucieux. Au cours du voyage qui le ramène de Troie et dure des années, il doit affronter des êtres légendaires. Certains de ses compagnons sont dévorés par le cyclope, un monstre à l’œil unique ; mais Ulysse lui échappe en l’aveuglant avec un pied. Ensuite, son bateau est pris dans un tourbillon et le naufragé reste suspendu à une branche, « tel une chauve-souris », jusqu’à réapparition de l’épave.<o:p></o:p>

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    Ulysse et les sirènes, vase attique à figure rouge, entre VIème et Vème siècle avant J.-C. British Museum à Londres.<o:p></o:p>

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    Ulysse, … et le Cyclope (F6)

    Ulysse, Calypso (F8 et F11)

    Ulysse, le chant des sirènes (F9)

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    Vestiges des remparts de Troie, la cité disparue.<o:p></o:p>


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    Le mythe d’Orphée

     

    Orphée, Eurydice et Hermès, copie romaine en marbre de l’original grec, musée du Louvre

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    Très éclairant sur la notion de poésie. Fils du roi de Thrace, Œagre et de la muse Calliope, Orphée est le plus grand poète légendaire de la Grèce. Comblé de dons multiples par Apollon, il reçu en cadeau du dieu une lyre à sept cordes, à laquelle il ajouta, dit on, deux autres cordes, en souvenir des Neuf Muses, ses tantes. Il tirait de cet instrument des accents si émouvants et si mélodieux que les fleuves s’arrêtaient, les rochers le suivaient, les arbres cessaient de bruire. Il avait aussi la faculté d’apprivoiser les bêtes féroces. Les argonautes se servirent de ses talents dans leur expédition. Par la douceur et la beauté de la voix, il sut calmer les flots agités, surpasser la séduction des sirènes et endormir le dragon de Colchide. Il voyagea en Egypte et s’initia aux mystères d’Osiris, dont il devait s’inspirer en fondant les mystères orphiques d’Eleusis. Au retour de l’expédition des argonautes, il s’établi en Thrace où il épousa la nymphe Eurydice. Un jour, la femme voulant échapper aux avances du berger Aristée s’enfuit et, mordue par un serpent, mourut aussitôt. Fou de douleur, Orphée obtint de Zeus la permission d’aller retrouver aux Enfers son épouse et de la ramener sur la Terre. Avec sa lyre, il calma le féroce Cerbère, apaisa un instant les Furies et arracha sa femme à la Hadès, à la condition de ne pas la regarder avant d’avoir atteint le monde des vivants. Au moment où il parvenait aux portes de l’Enfer, il tourna la tête pour voir si Eurydice le suivait. Alors elle s’évanouit à ses yeux et pour toujours. Revenu en Thrace, Orphée voulut demeurer fidèle à son épouse disparue, et dédaigna l’amour des femmes de son pays, qui, dépitées, mirent le poète en pièces. Sa tête jetée dans l’Hèbre fut recueilli à Lesbos. Sa lyre fut placée par Zeus parmi les constellations à la demande d’Apollon et des Muses qui, de leur coté, accordèrent une sépulture à ses membres épars au pied de l’Olympe.

    Ce poète musicien tenait en son charme toutes les créatures, les humains, les animaux, les plantes et même les pierres. D’ailleurs, on le disait fils d’Apollon. On attribuait à Orphée l’invention de la lyre, des rituels divinatoires et magiques (voir l’Orphisme).<o:p></o:p>

    <o:p> </o:p>Une approche analytique

    Orphée est le premier des poètes. Ses pouvoirs magiques symbolisaient ceux de la poésie. On voit à travers cette légende, que la poésie et l’amour peuvent vaincre la mort mais que cette victoire peut être bien fragile. Enfin la descente aux Enfers figure la transgression des interdits, la rencontre de l’invisible et annonce le prophète poète ou « voyant » pour reprendre le terme fabuleux de Rimbaud.<o:p></o:p>


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